Une rencontre improbable
La première est Responsable des affaires publiques et de la communication d’une grande entreprise de Portland. Le deuxième, est éditeur à Saint-Lô (50), collectionneur et passionné d’Histoire.
A priori, rien ne prédestinait ces deux là à se rencontrer. Rien, sauf peut-être le destin, le hasard, la chance… appelez cela comme vous voudrez. Pourtant, Jackie et Arnaud ont un point commun : l’histoire du soldat John E LANG.
Parachutiste de la 82e Airborne qui a débarqué à 19 ans sur Sainte-Mère-Eglise le 6 juin 1944. Le papa de Jackie. Le propriétaire de la veste de GI acheté par Arnaud en 2013 dans une brocante.
Jeu de piste
Jackie nous raconte ce jour de 2013 où son frère Mike LANG, a reçu un mail de la part d’un certain Arnaud prétendant avoir la veste militaire de leur père.
« Ca a été un choc pour nous ! On a reçu ce message qui parlait de notre père ! »
Mais avant d’arriver jusqu’aux LANG, Arnaud a dû investiguer longtemps avec comme point de départ le nom et le matricule du soldat inscrits à l’intérieur du col. Après moult recherches, contact auprès du Département de la Défense américaine et avoir épluché l’annuaire téléphonique en ligne, Arnaud finit par identifier la famille de Jackie.

Un parachutage raté
Le régiment de LANG a souffert d’un parachutage raté. Il est le dernier à sauter et est débarqué à plus de 30 kilomètres de leur objectif.
« Beaucoup de ses compagnons ont été tués immédiatement. On pense que le parachute de notre père s’est agrippé dans un arbre et qu’un fermier Français l’a aidé. Il a dû troquer son uniforme contre des vêtements plus passe-partout avant de rejoindre une autre unité américaine. C’est là que la veste a dû être abandonnée. »
Plus de 70 ans après le Débarquement, la veste retrouve la famille de son propriétaire.
Sur les traces de John LANG en Normandie
En septembre 2017, Jackie et sa famille répondent à l’invitation d’Arnaud et passent quelques jours en Normandie. Une grande première pour eux. Sainte-Mère-Eglise, Omaha Beach, Arromanches, Graignes, cimetière de Colleville…
« C’était fort, très émouvant de me retrouver sur les traces de mon père, d’en découvrir un peu plus sur lui et de mettre du sens sur son passé. Il a toujours refusé de parler de la guerre. »
Rentré dans le Montana, John LANG travaille dans le bar-restaurant de son père mais le retour s’avère compliqué.
« Mon père buvait beaucoup pour oublier ce qu’il avait vécu. Il parlait peu et ses cauchemars réveillaient toute la maison quand nous étions enfants. »
En 1961, soutenu par sa famille, il entame un nouveau départ et devient agriculteur céréalier à Malta (Montana).


Une Normandie accueillante et riche d’histoire
De son séjour dans la Manche, Jackie a été impressionnée par la beauté des paysages et la richesse historique de la région.
« Avant de venir, notre vision de la Normandie était rattachée à la guerre. A ce qu’avait vécu notre père. Nous y avons découvert un patrimoine très riche. »
Elle garde aussi en mémoire l’hospitalité des Normands.
« Mes fils n’imaginaient pas une telle fraternité entre Français et Américains. C’était une expérience très positive, très enrichissante pour eux. Je sais qu’ils y pensent toujours aujourd’hui. »
La « nuit de la Normandie »
John LANG est décédé en 1997 et a emporté avec lui une grande partie de son passé. Juste après Noël, Jackie et sa famille se sont réunis à Malta pour une « Normandy night » !
« Une de mes sœurs a apporté son uniforme, une autre les 200 lettres qu’il avait envoyé à sa mère quand il était mobilisé et moi j’ai apporté les photos de notre passage en Normandie. »
Ils sont 45 ce soir là. Réunis pour comprendre l’histoire de leur père et de leur grand-père. Une soirée triste et heureuse à la fois.
« Nous voulions assembler les pièces du puzzle. Partager ce que nous savons sur notre père et le transmettre à nos enfants. »
La veste reste en Normandie
Une question nous brûle les lèvres… Et la veste alors ? N’a-t-elle pas eu envie de la garder avec elle ? De la ramener aux Etats-Unis ?
« Notre souhait est qu’elle reste en Normandie. Qu’elle puisse contribuer à raconter l’histoire des soldats Américains et qu’Arnaud perpétue cette transmission. »
A chacun sa mission.
Hélène & Valentin, Les « Normands Voyageurs » à la rencontre des manchois aux États-Unis
Superbe histoire et une pensée a tous ces soldats
Bonjour à tous les lecteurs amoureux de la Normandie, comme mon mari et moi meme .Nous avons trouvé cette histoire belle et triste à la fois,mais qui nous fait réfléchir,nous sommes nés pendant la guerre.Nous sommes du Nord de la France et nous avons visité tous les endroits du débarquement avec nos enfants et petits enfants,afin de leur montrer toute cette souffrance que beaucoup ont connus et surtout avec l’espoir que tout cela n’arrive plus jamais.Arnaud a été super .
Moi je suis née en 34 ! j’ai donc vécue la guerre mais a Paris, depuis je suis attiré par tous les récits ,films ou livres racontant ce qui s’est passé,cette histoire me ravie.Il y a eu un campement devant chez moi a Paris ,un soldat m’a fait comprendre que je ressemblait un peu a sa Fille,j’avais droit avant de partir a l’école a du chocolat chaud …..!dommage je n’ai pas su son nom,mais je n’avais que ? ans………
Magnifique histoire ,et très émouvante. Une belle rencontre.